Proche aidance : Éric, le proche aidant de sa belle-mère Lise
Une présence qui fait toute la différence
Découvrez l’histoire d’Éric, le proche aidant de sa belle-mère Lise
Lorsqu’Éric Baril a choisi de demeurer aux côtés de Lise, la mère de son conjoint atteinte d’Alzheimer, il savait qu’il détenait le pouvoir de changer le cours des choses.
D’ailleurs, bien que son état décline lentement de jour en jour, Lise est aujourd’hui entourée de deux hommes aimants et bienveillants qui lui permettent de vivre des moments de pur bonheur, ancrés dans l’instant présent.
Voici une histoire qui met en lumière les plus beaux côtés de l’être humain.
Entre la solitude et les mots-mystères
À Noël 2019, Éric, son conjoint et les autres membres de la famille de Lise ont été témoin de ses importantes pertes de mémoire. « Elle oubliait les cadeaux qu’elle venait tout juste d’offrir à ses petits-enfants. Comme elle avait toujours eu une mémoire phénoménale, ça nous a mis la puce à l’oreille ». Ce n’est d’ailleurs que quelques semaines plus tard que le diagnostic est officiellement tombé : Lise était atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Peu de temps après, la pandémie a frappé et ma belle-mère s’est retrouvée isolée ; elle ne faisait plus ses activités ni ses commissions. Elle s’est plongée dans les mots-mystères, elle passait ses journées à faire ça. » Lise avait aussi un problème avec ses oreilles, mais ne mettait pas ses appareils auditifs. Tous ces éléments conjugués ensemble l’ont malheureusement menée vers un déclin important.
Recommencer à savourer la vie
Face à ce nouveau contexte, Éric et son conjoint, qui habitaient alors à Gatineau, ont choisi de passer l’été dans une roulotte, juste à côté du chalet de Lise situé à Saint-Mathieu du Parc. Les deux hommes lui cuisinaient des repas nutritifs et prenaient le temps de discuter ou encore de jouer à des jeux de société avec elle. « En seulement deux mois, on a constaté un grand regain. Comme on faisait clairement une différence pour ma belle-mère, je ne nous voyais plus partir loin d’elle ». C’est ainsi qu’Éric et son conjoint ont acheté une maison à Shawinigan-Sud où ils y ont emménagé avec Lise. « Comme elle n’a plus le sens de l’initiative, elle n’aurait pas profité des activités proposées en résidence. À la maison, on l’amène en promenade, on joue au Scrabble avec elle. On est même allés aux Îles-de-la-Madeleine ensemble cet été ! »
Une grande dévotion
Même si Lise est très agréable à côtoyer et qu’elle possède un grand sens de l’humour, il n’en demeure pas moins qu’Éric et son conjoint doivent assumer une multitude de tâches au quotidien. Les deux hommes surveillent, entre autres, sa prise de médicaments et se rendent avec elle à ses rendez-vous médicaux. « Avant, elle ne voulait rien savoir de porter ses appareils auditifs. Je lui ai préparé une présentation PowerPoint pour lui expliquer le rôle des appareils quant au ralentissement du déclin cognitif. » Au début, Lise mettait ses appareils lors des repas, puis, quinze minutes par heure. Finalement, elle s’est habituée et les porte en permanence.
Un temps de pause essentiel
Avec leur rôle important de proches aidants, Éric et son conjoint ne disposent pas de beaucoup de temps en couple. Ils auront toutefois bientôt accès à des services de répit à raison de deux soirs par semaine, de quoi libérer du temps à leur horaire chargé. « On participe aussi à des fins de semaine de répit organisées par le Regroupement des aidants naturels de la Mauricie. On assiste à des conférences vraiment intéressantes et on discute entre proches aidants. »
Pour éviter une fatigue mentale trop importante, Éric a pris soin de bien s’informer sur la maladie de sa belle-mère en fouillant sur le Web et sur les réseaux sociaux. « En bonifiant mes connaissances sur les personnes atteintes d’Alzheimer, j’ai compris que leur réalité, c’est LA réalité. Depuis que j’ai saisi ça, tout est plus simple, je ne m’obstine jamais avec ma belle-mère, je choisis mes batailles et j’embarque à pieds joints dans son univers. » Finalement, Éric souhaite adresser un conseil bien précieux à l’entourage des proches aidants : « Souvent, on est dans une position de quémander. Si c’est possible, allez au-devant, que ce soit pour offrir du temps de répit ou même des plats cuisinés aux proches aidants. N’importe quelle petite attention de ce genre peut grandement alléger leur quotidien. ».
Soutien offert aux personnes aidantes
Si vous êtes, comme Éric, une personne proche aidante, n’hésitez pas à recourir aux ressources d’aide à votre portée. Être bien entouré vous permettra de mieux aider!
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Au Québec, bien qu’une personne sur quatre soit une personne proche aidante, nombreuses sont celles qui ne se reconnaissent pas dans ce rôle. Savoir se reconnaître est souvent l’élément déclencheur permettant de mieux comprendre les répercussions de cette expérience dans sa vie et de s’ouvrir au soutien offert.
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