5 mythes sur les outils pour communiquer sans la parole

Publié le 21 mai 2019 Services sociaux et réadaptation

5 mythes sur les outils pour communiquer sans la parole

Orthophoniste depuis près de 20 ans, j’ai toujours eu à cœur de relever le défi de trouver une façon de répondre aux besoins de communication de tous mes usagers, peu importe leur situation de handicap.

D’où mon intérêt qui a évolué en passion pour ce qu’on appelle la communication alternative et améliorée (CAA), qui permet aux personnes en situation de handicap au plan du langage de communiquer autrement ou mieux qu’avec les modes habituels. Pensons entre autres au langage des signes ou aux gestes, à des aides techniques comme des tableaux d’objets, de photos, de pictogrammes, ou des tablettes électroniques (ex. iPad).  L’idée est de corriger ou remplacer la parole déficiente pour que la personne se fasse comprendre, de lui donner la possibilité d’être entendue et de s’exprimer.  

Il y a beaucoup de mythes sur l’utilisation de ces outils en intervention auprès des personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. Je vous présente les 5 plus tenaces :

# 1 : Il faut attendre un certain âge pour bénéficier d’outil de CAA.

Réalité : Au contraire. Plus c’est jeune, mieux c’est! La CAA doit être mise en place tôt dans la vie de la personne afin que ce soit naturel… et que la personne ne développe pas de troubles de comportement parce qu’elle ne peut pas s’exprimer.

# 2 : La CAA est un ultime recours après avoir tout tenté pour faire apparaître la parole.

Réalité : L’outil de CAA est un outil compensatoire. Son utilisation ne deviendra jamais irréversible. Il faut aussi savoir que les CAA favorisent souvent le développement du langage et de la parole, en permettant à la personne d’avoir accès à plusieurs modèles de communication différents.

# 3 : La personne doit présenter un intérêt envers la technologie.

Réalité : Aucune compétence, expérience ou intérêt particuliers ne sont requis au plan technologique. La grande diversité d’outils disponible répond à différents profils. L’utilisation d’un outil technologique est aussi simple et même plus pratique qu’un système de communication par pictogramme.

# 4 : Les appareils de CAA (ex: iPad) sont réservés aux personnes sans déficience intellectuelle.

Réalité : L’évaluation par l’orthophoniste permettra de valider les besoins et les capacités de chaque personne. Les appareils seront programmés en fonction du potentiel de chaque personne. Elles pourront en faire l’essai graduellement et au rythme de leur capacité d’apprentissage. Ce sera peut-être plus long, mais c’est possible.

# 5 : Les mouvements de la personne sont trop limités pour utiliser un outil de CAA.

Réalité : Comme il existe beaucoup de possibilités sur le marché, nous vous conseillons de vous référer à des intervenants spécialisés (ergothérapeutes et orthophonistes) pour connaître les outils les mieux adaptés à la situation de la personne.

Votre curiosité est piquée?

Vous souhaitez en apprendre davantage sur les principaux enjeux à considérer lors de l’implantation d’un outil de communication alternative et améliorée? Assistez à ma conférence, présentée le 13 juin à Trois-Rivières et en Webdiffusion partout en province.

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Nathalie Doucet, orthophoniste
Conférencière invitée au 23e Rendez-vous de l’Institut universitaire en déficience intellectuelle et en trouble du spectre de l’autisme